OGM : risques prévisibles et évolution probable.

Introduction *

Présentation des OGM *

I. HISTORIQUE ET ETAT DES LIEUX *

II. Comment obtient-on un OGM ? *

1) Les techniques de transformation *

III. La détection des OGM *

IV. Réglementation *

1) Directives *

2) Les procédures de contrôle et de suivi *

3) Etiquetage *

4) Les OGM actuellement autorisés *

5) Développement *

EVOLUTION DES OGM *

I. AMELIORATIONS POUR L’ALIMENTATION *

1) Augmentation de la durée de conservation, développement des arômes. *

2) Le Sucre zéro calories / Diététiques. *

3) Produits enrichis. *

II. AMELIORATIONS POUR L’AGRICULTURE *

1) L’alimentation animale *

2) Tolérances aux herbicides, aux maladies. *

3) Résistances aux conditions de culture extrêmes *

III. LES OGM ET L’INDUSTRIE *

IV. LES OGM FACE A L’ENVIRONNEMENT *

V. AMELIORATIONS POUR LA SANTE *

1) Améliorations pour la santé humaine *

2) De nouveaux outils pour la médecine : les alicaments *

3) Améliorations pour la santé animale *

Risques potentiels sur la santé du consommateur *

I. Risques toxicologiques *

II. Risques allergiques *

III. Risque de résistance aux antibiotiques *

IV. Les risques pour l’environnement. *

1) Transmission par pollinisation et croisements intervariétaux. *

2) Apparition d’insectes résistants aux plantes transgéniques. *

3) L’éventuel impact sur des insectes utiles " non ciblés ". *

4) Modification des pratiques culturelles. *

5) Le risque de réduction de la biodiversité *

Conclusion *

ANNEXES *

Introduction

 

Définition des OGM

0GM = Organisme Génétiquement Modifié. Un 0GM est un organisme (une plante, un animal, une bactérie, un virus) dans lequel on a introduit artificiellement un ou plusieurs gènes soit inconnus de l'espèce à laquelle appartient cet organisme soit appartenant à l'espèce mais ayant subi plusieurs manipulations génétiques. Les gènes sont composés d'ADN. Une fois introduits dans un individu, ces gènes seront transmis à sa descendance. Un gène contient dans les séquences qui le composent l'information nécessaire pour fabriquer une protéine. Le code génétique est universel, et les molécules qui composent les protéines sont, elles aussi, communes à tous les êtres vivants. C'est pour cela qu'un gène d'une espèce, placé dans une autre espèce avec les séquences de régulation de cette espèce, pourra être " lu " et entraîner la synthèse de la protéine codée, quelle que soit l'espèce d'où provient le gène, et quelle que soit l'espèce qui a reçu ce gène.

Un OGM n'a plus exactement la même composition que l'organisme initial: il possède au moins une nouvelle protéine, et l'ADN qui lui correspond.

Dans le cadre de la loi n°92-654 du 13 juillet 1992 on entend par

Présentation des OGM

  1. HISTORIQUE ET ETAT DES LIEUX
  2.  

    1973: Première bactérie transformée

    1983: Le premier végétal transgénique est créé: c'est un plant de tabac qui résiste à un antibiotique

    1985: Premier animal transgénique: un porc.

    1986: Première expérimentation en champs.

    1987: Création d'une plante génétiquement modifiée pour résister à un herbicide total.

    1988: Première plante génétiquement modifiée pour synthétiser un médicament.

    1992: La FDA (Food and Drug Administration) ne soumettra à aucun étiquetage spécifique les OGM.

    1994: Premier OGM autorisé à la vente aux USA.

    1996: Le gouvernement français a autorisé l’importation de soja génétiquement modifié. De plus, c’est le début des cultures OGM en France afin d’étudier leur impact sur l’environnement.

    1996-1997: Premières commercialisations dans l'union européenne, soja et maïs, et au Royaume Uni, une purée de tomate génétiquement modifiée.

    1998: La France devient le premier pays d'Europe à cultiver des OGM: un maïs résistant à un herbicide total, à la pyrale et à un antibiotique. Deux lignées de maïs transgénique résistant à des insectes ravageurs sont autorisées à la culture et à l’importation en France. Plus de 1400 essais sont autorisés pour les cultures OGM en France. Il existe 30% de cultures de soja génétiquement modifié américains. Le soja entre dans 50% des produits de l’industrie agro-alimentaire.

    26 mai 1998: Les ministres de l’agriculture européens ont adopté une règle. Les produits contenant des OGM devront préciser obligatoirement "avec OGM " ou "sans OGM ".En 1998, peu de plantes transgéniques sont sur le marché, mais des dizaines d’autres OGM sont prêts à sortir des laboratoires.

    Juillet 1998: Décision du gouvernement français d'appliquer un moratoire pour la mise sur le marché de colzas et betteraves génétiquement modifiés.

    Novembre 1998: publication des arrêtés de suspension de la commercialisation de semences de colza génétiquement modifiées.

    Juin 1999: Déclaration politique de 5 états membres de la Communauté européenne dont la France pour suspendre les procédures d'autorisation de mise sur le marché de nouveaux OGM

    21 octobre 1999: Proposition par la commission européenne d’un seuil de 1% pour les règles d’étiquetage des OGM. Ce seuil oblige à mentionner la présence d’OGM déjà autorisés dans les produits pour les ingrédients pris individuellement.

    Ainsi, dans le cas d’un produit transformé qui contient de l’amidon de maïs, le pourcentage admis sera 1%, non pas du produit lui-même mais de l’amidon. Celui-ci ne constituant qu’une petite partie du produit transformé qui le contient, la proportion réelle des éléments génétiquement modifiés dans ce produit transformé sera en deçà de 1%.

    25 novembre 1999: Conclusions de l’Avocat général de la Cour de Justice des communautés Européennes, saisie par le Conseil d’Etat français. Les autorités françaises doivent autoriser la mise sur le marché des trois variétés de maïs génétiquement modifié de la société Novartis.

    11 janvier 2000: Publication de deux règlements européens complétant la réglementation européenne sur l’étiquetage des aliments obtenus à partir d’OGM.

    Un seuil de présence fortuite d’OGM dans un produit non-OGM a été fixé par un règlement européen. Au-delà de ce seuil de 1%, pour chaque ingrédient pris individuellement, le produit doit être étiqueté. Un second règlement complète le dispositif et précise les règles d’étiquetage des additifs et arômes alimentaires contenant des OGM ou dérivés d’OGM.

    25 mai 2000 : Le Gouvernement demande la destruction des plants de colzas transgéniques.

    Les cultures d’OGM dans le monde : les évolutions entre 1999 et 2000 :

    1999

    2000

    CULTURES

    INTERETS

    MILLIONS D’HECTARES CULTIVES

    MILLIONS D’HECTARESCULTIVES

    Soja

    Résistance à des herbicides

    21.6

    25.8

    Coton

    Résistance à des herbicides ou des insectes

    3.7

    5.3

    Maïs

    Résistance à des herbicides, des insectes, ou modification de la qualité.

    11.1

    10.3

    Colza

    Résistance à des herbicides

    3.4

    2.8

    Pomme de terre

    0.25

    Potagères (dont tomates)

     

    1.3

     

    Tabac

     

    2.0

     

     

    Les pays concernés par les OGM :

     

     

    CULTURES

    MILLIONS D'HECTARES

     

    EVOLUTION

    1999

    2000

    Etats-Unis

    28,7

    30,3

    + 6 %

    Argentine

    6,7

    10

    + 49 %

    Canada

    4

    3

    - 25 %

    Chine

    0,3

    0,5

    + 66 %

    Afrique du Sud

    0,1

    0,2

    Australie

    0,1

    0,2

    Actuellement, tous ces pays ont adopté l’agriculture transgénique sans étiquetage spécifique. En France, seules sont autorisés des variétés de maïs et de soja transgénique.

    Depuis 1983, plus de 25 000 essais ont été effectués à l’échelle mondiale.

    A l’avenir, une très forte croissance des OGM est prévue d’ici à 2005. Et ce sont de plus en plus des caractéristiques nutritives des plantes qui seront modifiés (Ex : augmentation de vitamine A dans le riz).

     

  3. Comment obtient-on un OGM ?

 

Attention, un organisme transgénique ne se fabrique pas d’un coup de baguette magique ! Pour un melon, comptez au minimum six mois de travail, pour une vache ou tout autre mammifère, il faut une à plusieurs années selon le rythme de reproduction de l’animal.

 

  1. Les techniques de transformation

La première phase du transfert consiste à isoler le gène d'intérêt par le biais de la sélection. Ce gène sera alors extrait, puis purifié avant d'être intégré dans une construction moléculaire qui est constituée de trois éléments :

Comme les techniques d'introduction de ces constructions dans le génome demandent une grande quantité d'ADN (Acide DésoxyriboNucléique), il sera nécessaire de multiplier la construction. Cette opération est réalisée en introduisant celle-ci dans un plasmide doté d'une séquence qui lui permettra de se répliquer de façon autonome dans une bactérie-hôte.

La modification génétique d'un organisme se fait par deux approches :

Le transfert direct :

La transformation directe consiste en l'introduction dans le génome d'un gène véhiculé le plus souvent par un plasmide classique (exemple : pUC), par le biais de techniques physico-chimiques.

La première méthode de transfert direct fut l'introduction mécanique d'ADN dans des protoplastes (cellules dont on a ôté la paroi pectocellulosique). La cellule peut alors être facilement transformée par des techniques chimiques ou physiques :

Cependant, cette méthode ne s'applique que dans des cas particuliers car elle est complexe et lourde à utiliser.

 

 

 

Le transfert indirect :

Le développement de la transgénèse végétale a connu son essor grâce à la découverte de bactéries telluriques phytopathogènes : Agrobacterium tumefaciens et Agrobacterium rhizogenes.

Ces micro-organismes sont capables de détourner à leur profit le métabolisme de certaines espèces végétales en faisant produire, aux cellules qu'ils infectent, des molécules nutritives (appelées opines) nécessaires à leur croissance. Il a été ainsi démontré que ce dérèglement cellulaire était dû à une véritable opération de génie génétique, dont les responsables sont des plasmides d'environ 200 kb : Ti et Ri.

En fait, suite à l'infection bactérienne, c'est l'intégration dans le génome de la plante d'un fragment de ces plasmides, le T-DNA, qui conduit au dérèglement métabolique. Les chercheurs ce sont donc servi de ces T-DNA pour pouvoir intégrer les gènes d'intérêt aux génomes des plantes (cf. annexe 1 - Transformation d'une cellule végétale).

Le principal avantage de la transformation par Agrobacterium est sa simplicité d'utilisation. Par ailleurs, dans 50% des cas, le transgène est intégré sous la forme d'une seule copie et sans contamination par des séquences plasmidiques externes au T-DNA.

Cependant il existe quelques inconvénients :


    Les semenciers attendent avec impatience un seuil autorisé pour la présence d'OGM dans les lots de semences et la fixation d'une méthode d'analyse pour leur détection.

    Il existe plusieurs méthodes pour détecter la présence d'OGM dans les lots de semences, mais les résultats sont souvent contradictoires entre les méthodes utilisées et les laboratoires. Les méthodes de détection utilisent le plus souvent la réaction de polymérisation en chaîne (PCR), qui permet de détecter n'importe quel fragment d'ADN dont on connaît la séquence. Mais il existe un seuil de sensibilité de la PCR : il est difficile de détecter un OGM présent à une concentration inférieure à 0.01 %. De plus, on ne peut détecter que ce que l'on connaît déjà.

    Il est donc nécessaire de trouver un accord sur une méthode d'analyse fiable et qui soit la même pour tous. Une norme Afnor (association française de normalisation) a été publiée le 1er décembre 2000, à titre expérimental pour une durée de 2 ans. C'est une première norme en ce qui concerne la détection par PCR des OGM, en attendant une norme européenne qui devrait voir le jour en 2002.
    Cette norme ne retient que les méthodes capables de détecter 0.1 % d'OGM à partir de 10 000 grains pour les grains destinés à la consommation, et à partir de 3 000 grains pour les semences.
    Par ailleurs, seuls les laboratoires agréés seront habilités à réaliser des analyses officielles.

     

     

    Réglementation
    Directives

    La législation - les principaux textes réglementaires

    Les principaux textes fondateurs de la législation sont les règlements CE 258/97 du 27 janvier 1997 et CE 1139/98 du 26 mai 1998.
    Le premier, relatif aux nouveaux aliments "novel foods", définit les modalités d'évaluation de la sécurité alimentaire; il établit une obligation d'étiquetage pour les nouveaux produits et les nouveaux ingrédients alimentaires contenant ou fabriqués à partir d'OGM.
    Le second, relatif à l'étiquetage de la fève de soja et du maïs transgéniques, oblige l'étiquetage des produits non couverts par le règlement CE 258/97.
    Ces règlements obligent les fabricants à étiqueter tout produit, y compris les additifs, colorants et arômes, contenant des "produits issus de modifications génétiques à hauteur de 1 % des ingrédients pris individuellement"; Ainsi, dans le cas d'un produit transformé qui contient de l'amidon de maïs, le pourcentage admis sera de 1 %, non pas du produit lui-même, mais de l'amidon. Celui-ci ne constituant qu'une partie du produit transformé, la proportion réelle des éléments génétiquement modifiés dans ce produit transformé sera en deçà de 1 %.

    Le règlement CE 49/2000 applicable depuis de 10 avril 2000 enrichit le règlement Ce 1139/98. Il a pour objectif de préciser le seuil de contamination accidentelle (présence fortuite) résultant d'une modification génétique. Si la contamination accidentelle est supérieure à 1 %, l'étiquetage est obligatoire. Si la présence d'OGM n'est pas accidentelle, l'étiquetage est obligatoire quelle que soit la teneur en OGM.
    Enfin, le règlement CE 50/2000 (même date) s'applique à tous les OGM applicables sur le marché. L'étiquetage est obligatoire pour les additifs et arômes destinés au consommateur final et aux collectivités, qui sont produits à partir d'OGM ou contenant des protéines et/ou ADN résultant d'une modification génétique.


    Mise sur le marché

    Afin d’éviter des problèmes de concurrence entre Etats membres et de répondre à certaines inquiétudes face aux risques potentiels pour l’homme et l’environnement, l’Union européenne a adopté deux Directives le 23 Avril 1990 concernant les OGM :

    - la DIRECTIVE 90/219/CEE

    - la DIRECTIVE 90/220/CEE

    La Directive 90/219 concerne l’utilisation (recherche, enseignement) ou la production d’organismes génétiquement modifiés (MGM, OGM) en milieu clos (laboratoire, serre hors sol,…). Cette directive prévoit  à la fois des règles communes pour l’utilisation des MGM ainsi que des mesures appropriées pour protéger la société humaine et l’environnement contre tout risque résultant d’activités utilisant des MGM.

    La Directive 90/220 s’applique pour tous les cas de dissémination volontaire d’OGM dans l’environnement : dissémination à but de recherche ou de commercialisation. Elle a pour objectif de créer et d’harmoniser les procédures administratives et les procédures d’évaluation des disséminations volontaires d’OGM.

    Ces Directives n’ayant pas force de loi, elles ont été transcrites en droit français par la loi du 13 juillet 1992 qui définit un cadre réglementaire.

    Cette loi établit un champ d’application plus large que les Directives ; en effet, alors que la directive 90/219 ne s’intéresse qu’aux micro-organismes génétiquement modifiés, le Parlement français a étendu la réglementation à tous les OGM .

    Conformément à ces deux directives un OGM ne peut être détenu ni utilisé que dans l’un ou l’autre des deux cadres réglementaires (utilisation confinée ou dissémination volontaire).

    La mise en culture et la mise sur le marché des produits transgéniques relèvent donc de plusieurs textes réglementaires européens, notamment la directive 90/220 d'avril 1990 qui réglemente la dissémination volontaire d'organismes génétiquement modifiés dans l'environnement. Elle a pour objectif l'harmonisation des procédures d'évaluation et d'autorisation de dissémination des organismes transgéniques.

    Des évaluations ont lieu depuis la recherche en laboratoire jusqu'à la mise sur le marché, en passant par la culture en champ.

    Le dossier technique établi par le demandeur est évalué par les instances du pays en question (un des états membres de l'Union européenne)en ce qui concerne les risques pour l'homme et l'environnement.
    Après approbation, le dossier est transmis aux autorités compétentes des autres états. Ces derniers peuvent demander des expertises supplémentaires.
    La commission transmet finalement sa décision à l'état membre auprès duquel la requête a été formulée.
    L'état doit alors statuer sur l'autorisation de dissémination et/ou de commercialisation.
    Cette décision est applicable dans tous les états membres de l'Union.

    Les procédures de contrôle et de suivi

    Respectivement en 1985 et 1986 ont été créées deux commissions d’évaluations :

    - la CGG : Commission du Génie Génétique

    - la CGB : Commission du Génie Biomoléculaire

    Avant d'être mis sur le marché, les produits subissent des contrôles rigoureux effectués d'une part par les industriels, et d'autre part par des contrôles d'experts indépendants, tant au niveau national qu'au niveau européen avec la Commission européenne.

    Les industriels doivent fournir les études démontrant l'absence de toxicité des produits et tous les tests nécessaires sur les aspects allergènes, ainsi que des études d'impact sur l'environnement.

    En France, chaque modification génétique nouvelle est passée au crible de la Commission du Génie Génétique (CGG) et de la Commission du Génie Biomoléculaire (CGB). La CGG autorise les essais en laboratoire, la CGB les essais en champs.
    La CGB émet un avis destiné à éclairer les décisions gouvernementales, avant la mise sur le marché. Elle évalue spécifiquement l'impact pour l'homme et pour l'environnement des plantes transgéniques.


    La Commission du Génie Génétique

    STATUT

    En accord avec la directive 90/219/CEE, la loi n°92-654 du 13 juillet 1992 légalise cette Commission (décret n° 93-75 du 18.01.93) dans son rôle d’évaluation des risques que présentent les OGM et leurs procédés d’obtention ainsi que les dangers potentiels liés à l’utilisation des techniques du génie génétique.

    RÔLE

    La CGG propose les mesures de confinement souhaitables pour prévenir les risques liés à l’utilisation de ces organismes, procédés et techniques : elle instruit les dossiers de demande d’utilisation confinée d'OGM à but de recherche, d’enseignement ou de production industrielle, ainsi que les demandes d’agrément pour les installations classées.

    COMPOSITION

    La CGG est sous l’autorité du Ministre de la Recherche et du Ministre de l’Environnement.

    Elle se compose de 19 membres nommés par différents ministères :

    4 par le ministère de le santé
    4 par le Ministère de la recherche
    4 par le Ministère de l’Environnement
    1 par le Ministère de l’Industrie
    1 par le Ministère de l’Agriculture
    1 par le Ministère de l’Intérieur
    1 par le Ministère de la Consommation
    1 par le Ministère de la Défense
    1 par le Ministère du Travail
    1 membre de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques

    La Commission du Génie Biomoléculaire

     

    STATUT

    En accord avec la directive 90/220/CEE, la loi n°92-654 du 13 Juillet 1992 légalise la Commission d’étude de la dissémination des produits issus du Génie Biomoléculaire (décret n°93-235 du 23.02.93).

    RÔLE

    La CGB est chargée d’évaluer les risques liés à la dissémination volontaire des OGM dans l’environnement. Juridiquement, est considéré comme dissémination volontaire toute introduction intentionnelle dans l'environnement, à des fins de recherche et de développement ou à toute autre fin que la mise sur le marché, d'un organisme génétiquement modifié ou d'une combinaison  d'organismes génétiquement modifiés.

    Elle contribue donc à l’évaluation des risques liés à la mise sur le marché des produits composés en tout ou partie d’OGM, ainsi qu’à la définition de leur condition d’emploi et de leur présentation. On entend par mise sur le marché la mise à disposition de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de produits composés en tout ou partie d'OGM.

     

    COMPOSITION

    Cette Commission est sous l’autorité des Ministres de l’Agriculture et de l’Environnement.

    Elle comprend 18 membres nommés :

    l’Agriculture et de l’Environnement
    1 représentant des industries
    1 représentant de la production agricole
    1 représentant d’une association de défense des consommateurs
    1 représentant d’une association de défense de l’environnement
    1 représentant des salariés travaillant avec des organismes génétiquement modifiés
    1 membre de l’Office parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques


    L'Agence française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) est chargée dévaluer notamment les risques sanitaires relatifs à la consommation de produits alimentaires composés ou issus d'OGM. Les autorisations sont temporaires et s'accompagnent d'un protocole de biovigilance, imposé pour partie par l'administration ou proposé par ailleurs par l'industriel, ce qui permet d'assurer le suivi des produits.
    Comme sur tous les produits alimentaires, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) effectue des contrôles sur l'étiquetage et la composition des aliments.

     

    Etiquetage

    La différence fondamentale entre un OGM et le même organisme "classique" est la présence dans le premier d'un peu d'ADN supplémentaire (le ou les gènes provenant d'une autre espèce) et d'une ou plusieurs protéines supplémentaires (fabriquées à partir des nouveaux gènes). Ces gènes et protéines ne sont pas présents dans l'organisme que nous consommons habituellement. Par conséquent, le législateur prévoit l'étiquetage des aliments dès que ceux-ci diffèrent en composition de l'aliment " non-OGM ". C'est à dire que dès que l'aliment contient des morceaux de l'ADN transgénique et / ou la (les)protéine(s) issue(s) de cet ADN. Cette réglementation prévoit une tolérance lorsque la présence de l'OGM est due à un mélange non intentionnel de la part de l'industriel: par exemple, dans un produit transformé, des lécithines de soja fabriquées à partir de soja contaminé pour moins de 1% de soja génétiquement modifié n'auront pas à indiquer la nature OGM du soja, cependant cette contamination doit être fortuite. C'est à l'industriel de prouver le caractère fortuit de la contamination.

    Exemples: Si une tomate transgénique entière était présentée à la vente, elle serait étiquetée "tomate génétiquement modifiée". Si cette tomate servait à fabriquer du ketchup, ce ketchup serait étiqueté "fabriqué à partir de tomate génétiquement modifiée". Dans le cas d'une huile de soja ou de maïs, si cette huile est peu raffinée, elle contiendra de l'ADN et / ou des protéines transgéniques, elle sera étiquetée "issue de .... génétiquement modifié" Si cette huile est très raffinée, et ne contient plus ni ADN ni protéines transgéniques, elle n'a pas d'obligation d'étiquetage, puisqu'elle est strictement identique à l'huile "classique" en terme de composition.

     

    Les OGM actuellement autorisés

    Les autorisations peuvent porter soit sur l'importation, soit sur la culture et / ou sur l'utilisation des dérivés dans l'alimentation humaine ou animale.

    Actuellement, en France: 

    Plantes génétiquement modifiées autorisées pour toute utilisation. 
    - Maïs Novartis Bt176 tolérant à la pyrale, ce maïs contient également un gène de tolérance à un herbicide total et à un antibiotique (contient trois gènes provenant respectivement de Bacillus Thuringiensis, de Streptomyces Viridochromogenes et d'E. Coli
    - Maïs Monsanto Mon 810 tolérant à la pyrale (gène provenant de Bacillus Thuringiensis). 
    - Maïs AgrEvo T25 tolérant à un herbicide total (gène provenant de Streptomyces Viridochromogenes
    - Tabac SEITA tolérant à un herbicide total (gène provenant d'une bactérie). 
    - Deux colzas de PGS mâle stérile et tolérant à un herbicide (gène provenant d'une bactérie). 
    Remarque: ces deux colzas ne sont pas encore véritablement autorisés dans la mesure où la France, en vertu du moratoire, n'a pas pris l'arrêté permettant la mise sur le marché

    Plantes génétiquement modifiées autorisées à l'importation et à l'alimentation humaine et/ou animale
    - Soja Monsanto tolérant à un herbicide total (gènes provenant de bactéries). 
    - Maïs Novartis Bt11 tolérant à un herbicide total et à un insecte (gènes provenant de bactéries). 
    - Colza d'Agrevo Topas tolérant à un herbicide total et à un antibiotique (gènes provenant de bactéries).

    Plantes génétiquement modifiées autorisées à la production de semences: 
    - Colza de PGS mâle stérile et tolérant à un herbicide (gènes provenant de bactéries) 
    - Chicorée mâle stérile

    Thérapie Génique:
    - Vaccin pour la lutte contre la rage 
    - Vaccin pour la lutte contre la maladie d'Aujesky

    Autres: 
    - Oeillet pour la production de fleurs coupées (des gènes introduits engendrent une modification de la couleur). 
    - Un test pour mesurer les antibiotiques dans le lait. 
    - Des bactéries ont été génétiquement modifiées pour produire des ferments lactiques, des enzymes ...

     

  1. Développement

Les plantes : 
- Pommes de terre, café, melons, peupliers modifiés pour résister à un virus (gène issu du virus ou d'un virus voisin). 
- Colza modifié pour résister à des champignons. 
- Betteraves tolérantes à un herbicide total (gènes provenant de bactéries). 
- Maïs dont la composition est modifiée pour améliorer la ration alimentaire des animaux (gène issu d'une autre plante et/ou de maïs). 
- Pomme de terre dont la composition en amylopectine a été modifiée. 
- Maïs et tabac pour exprimer des protéines utilisées comme médicaments (gènes issus d'animaux).

Les animaux : 
- Saumons modifiés pour résister au gel. 
- Porcs modifiés pour effectuer des xénogreffes (organes de remplacement pour l'homme, "humanisés" pour éviter les rejets lors de greffes). 
- Souris dans lesquelles on a introduit les gènes d'agents pathogènes afin d'étudier les maladies résultantes (sida, prion). 
- Porcs modifiés pour exprimer une hormone de croissance et donc grossir plus et plus vite.

Les micro-organismes et virus: 
- Adenovirus génétiquement modifié en vue de traiter des cancers broncho-pulmonaires humains. 
- Adenovirus génétiquement modifié en vue de traiter des cancers colorectaux humains. 
- Canarypox virus génétiquement modifié en vue de traiter le sida. 
- Adenovirus génétiquement modifié en vue de traiter des cancers spontanés de chiens et de chats.

EVOLUTION DES OGM

    AMELIORATIONS POUR L’ALIMENTATION

Depuis toujours, les biotechnologies améliorent la qualité des aliments et leur capacité de conservation (fromage, pain, alcool,...).

Mais l’utilisation de plantes transgéniques va encore multiplier les possibilités dans le domaine de la qualité alimentaire.

 

Augmentation de la durée de conservation, développement des arômes.

    Certains fruits et légumes génétiquement modifiés sont capables de mûrir lentement. Ainsi, ils pourront se conserver mieux et longtemps ce qui facilitera leur stockage et leur transport.

    On utilise déjà depuis 1994 aux Etats Unis des tomates à maturation retardée. Ces tomates ont la propriété de résister au ramollissement accompagnant le mûrissement. Ainsi, elles se conservent mieux, sont plus savoureuses et contiennent plus de vitamines puisqu’elles peuvent être récoltées à un stade de maturation avancé. Premier d’une série de produits génétiquement modifiés disponible aujourd’hui outre atlantique, outre sa commodité, la variété n’a pas répondu aux attentes des producteurs et consommateurs. Les travaux en cours portent sur l’introduction de ce gène dans des variétés plus appréciées pour leurs qualités organoleptiques. Cet exemple montre bien que la valorisation d’un transgène dépende toujours de la qualité génétique du matériel initial concerné. En Europe, la Grande-Bretagne à obtenu l’autorisation d’importer une purée de ces tomates transgéniques à longue conservation. Cette purée est vendue sous MDD avec étiquetage spécifique.

    Sur le même principe mais actuellement en cours d’élaboration par l’INRA-ENSAT, on a introduit dans des melons, et ce par transgénèse, un gène contrôlant à maturation du fruit en différant le ramollissement qui accompagne le mûrissement. Cela à comme conséquences directes une bien meilleure conservation mais aussi, ces melons dont le mûrissement peut se faire sur pied plus longtemps ont une teneur en sucre et en arôme plus importante. Ce produit arrivera très prochainement sur le marché.

    Pour bientôt également des bananes ayant plus d’arôme et de goût vont être produites grâce à la transgénèse. Dans ce cas, c’est l’activité du gène contrôlant la maturation et le ramollissement du fruit qui se trouve bloquée pendant un certain temps. Alors que ces fruits sont actuellement ramassés vert, avant maturité, dans leur zone de production, ils pourront dans un futur proche mûrir plus longtemps sur pied et ainsi arriver plus sucré et avec plus d’arôme, comme ils sont consommés dans les pays producteurs.

    Un riz plus parfumé :

    Grâce à l’identification du principal gène responsable de l’arôme du riz, il sera désormais possible de coupler la sélection qualitative avec la performance agronomique. Ainsi, seront bientôt disponible sur le marché de nouveaux riz basmati, thaï, plus parfumés et moins chers puisque plus productifs.

     

     

  1. Le Sucre zéro calories / Diététiques.
  2. De nombreux consommateurs recherchent des sucres et des aliments " zéro calories " afin de réduire, pour des raisons de santé, leur ration journalière de calories apportées par l’alimentation. Ainsi, par transfert de gène, on peut faire produire à des betteraves un type de sucre " zéro calories ". On peut aussi améliorer la qualité gustative de fruits ou légumes par introduction d’un gène produisant une protéine naturelle sucrée sans apport de calories.

    Des recherches sont également en cours sur la réduction de la teneur en acides gras mono-insaturés afin de limiter les risques cardio-vasculaires. Il s’agit d’introduire des gènes de désaturases dans les plantes oléagineuses pour augmenter les proportions d’acides gras insaturés. Ces acides gras sont de " bonnes graisses " indispensable à l’organisme.

    Ainsi, un des sojas et un des colzas transgéniques sont capables de produire une huile enrichie en acide oléique destinée aux huiles de tables et aux industries agro-alimentaires.

    Une pomme de terre adaptée à la friture grâce à l’introduction d’un gène de modification de la texture de l’amidon est en cours de développement aux Etats Unis. On obtiendra une pomme de terre moins spongieuse qui absorbera significativement moins d’huile lors de la cuisson.

    Produits enrichis.

Les gênes de B-carotène pourraient être introduits dans les tomates, le riz et le colza. Une variété de tomates à teneur élevée en B-carotène fait actuellement l’objet de recherches en Europe (Amica Max Planck Institute for Plant Breeding, Cologne et John Innes Center, Norwich –Uni dans " Tomatoes join the fight against cancer ").

Par ailleurs, la carence en fer est le problème nutritionnel majeur dans le monde actuellement : selon l’UNICEF, presque 3,7 milliards de personnes souffrent de carence en fer (dont la majorité sont des femmes ou des enfants de moins de cinq ans dans les pays en voies de développement).

En Afrique et en Asie, l’anémie est rendue responsable, directement ou non, de 20% des décès de " femmes mortes en couches ".

Chaque année, plus d’un million d’enfants meurent d’une maladie liée directement ou non à l’anémie. Les travaux en cours consistent à introduire dans le riz le gène ferrithine permettant de doubler le contenu du riz en fer.

Des plantes comme le riz, le soja,... causent des allergies chez certaines personnes. En Asie et en particulier au Japon, nombreux sont les consommateurs qui souffrent d’allergie au riz. Or, ce handicap est catastrophique chez des populations (2 milliards de personnes) où le riz constitue la première source de nourriture. Les protéines responsables de ces réactions, fabriquées naturellement par la plante, seront éliminées par des modifications génétiques appropriées.

Chaque année, la population mondiale augmente de plus de 80 millions de personnes. Les surfaces de terres cultivables sont difficilement extensibles aujourd’hui. Il faut donc nécessairement augmenter le rendement des plantes pour gagner en productivité. Pour Malhendra Shah, co-auteur de L’alimentation au XXIème siècle : de la science à l’agriculture durable, " La production alimentaire devra augmenter de plus de 50% pour nourrir 2 milliards d’individus supplémentaires d’ici à 2025 "

La solution peut se trouver en les OGM qui en résistant aux insectes, poussant dans des conditions difficiles et se développant plus rapidement par exemple, permettent d’augmenter considérablement le rendement de production.

 

 

 

    AMELIORATIONS POUR L’AGRICULTURE

 

L’alimentation animale

    L’agriculture aussi peut trouver des solutions grâce à des OGM.

    L’alimentation du bétail, privée des farines animales, doit trouver des aliments de substitution. Certains sojas génétiquement modifiés enrichis en acides aminés, indispensable à la nutrition des animaux pourront par exemple bientôt être utilisés. En effet, ces acides aminés, présents en grande quantité dans les protéines animales, doivent être ajoutés à la ration des animaux car leurs aliments " traditionnels " n’en contiennent pas assez.

    Tolérances aux herbicides, aux maladies.

    La transformation génétique de plantes offre aux agriculteurs des solutions nouvelles pour résoudre les difficultés inhérentes à leur métier. La lutte contre les mauvaises herbes et autres parasites des cultures est simplifiée et améliorer par ce nouveau type de plantes répondant aux contraintes de l’agriculture actuelle. Les plantes résistantes aux insectes comme le maïs capable de se protéger contre les chenilles en produisant une substance toxique pour les larves, limitent le recours aux traitements. Ces plantes permettent, comme nous l’avons vu précédemment, une augmentation du rendement et une amélioration de la qualité de la matière première végétale. En effet, le maïs n’étant plus fragilisé par les attaques des chenilles lépidoptères se défendra plus facilement contre les autres agressions (champignons,...)

    Les plantes cultivées partagent un environnement avec d’autres plantes d’espèces différentes. Ces autres plantes étrangères sont dites mauvaises herbes car elles prélèvent dans le sol des substances nutritives indispensables à la plante cultivée. Elles sont aussi en concurrence pour la lumière, l’eau, le développement aérien et racinaire.

    La lutte contre les mauvaises herbes est donc un souci constant de l’agriculteur. Or, des plantes génétiquement modifiées, tolérantes à certains herbicides, simplifient le désherbage. De telles plantes sont obtenues par une modification génétique qui leur permet de supporter sans aucun inconvénient, un herbicide couramment utilisé en agriculture.

    Certaines plantes comme le melon, la courge, le manioc, la papaye, la pomme de terre ou encore le colza sont très sensibles aux virus et champignons parasites. Jusqu’à présent, il n’existe aucun moyen de traitement contre les maladies virales qui engendrent d'énormes pertes. Mais de nombreuses plantes peuvent être génétiquement modifiées pour leur permettre d’y résister.

     

  1. Résistances aux conditions de culture extrêmes

 

D’autres modifications génétiques rendront les cultures plus résistantes à des conditions climatiques difficiles telles que le gel ou la sécheresse. Une des applications est par exemple la résistance au gel d’une variété de fraisier grâce à un gène de résistance au froid issu de poissons.

 

    LES OGM ET L’INDUSTRIE

    Depuis de nombreuses années, l’industrie à recours aux biotechnologies en sélectionnant des bactéries capables de produire des substances utiles en grande quantité. De plus, certaines activités industrielles sont susceptibles d’offrir de nouveaux débouchés à l’agriculture. Un large part des produits industriels (détergents, lubrifiants, matières plastiques,...) utilisent des produits dérivés du pétrole. Ces ressources fossiles étant amenées à s’épuiser, il faudra trouver des solutions nouvelles. C’est pourquoi le développement par transgénèse, de cultures adaptées aux industries est en cours. Les recherches actuelles concernent des biopolymères totalement biodégradables, capables de remplacer les plastiques.

    La production de plastique " naturel " est déjà une réalité économique grâce à l’utilisation d’un procédé de fermentation bactérienne. La bactérie Alcaligenes eutrophus permet de produire aujourd’hui des centaines de tonnes d’un plastique commercialisé sous le nom de Biopol.

    Après avoir multiplié la bactérie en fermenteurs sur milieu glucosé, le plastique est extrait pour être utilisé pour différents types de conditionnement. Ce procédé est améliorable si l’on transfère des gènes de biosynthèse du plastique des bactéries vers les plants de colza. Ainsi, l’extraction du plastique se ferait directement à partir des graines de colza. Ce plastique naturel, dont la production reposerait sur une ressource agricole renouvelable, sera totalement biodégradable.

    Des recherches portent également sur des huiles végétales enrichies en acides gras particuliers utilisés dans l’industrie.

    Enfin, les bio-carburants, produits à partir de plantes cultivées, constituent une alternative intéressante aux carburants classiques. Le principal obstacle au développement de ces biocarburants reste le prix élevé de la transformation industrielle des acides gras contenus dans la graine en ester méthylique, molécule de base du biocarburant.

    Des recherches réalisées sur le colza pourraient résoudre ce problème ; la plante, génétiquement modifiée, sera capable de transformer toute seule les acides gras en ester, et produira ainsi un biocarburant plus économique et donc à priori amener à se développer rapidement.

    L’industrie textile aura bientôt à sa disposition des cotons colorés. Ce progrès limitera l’utilisation de teintures, sources importantes de pollution.

    L’industrie papetière attend des peupliers génétiquement modifiés mieux adaptés à la fabrication du papier. Ils éviteront certaines étapes de la fabrication du bois particulièrement coûteuses et polluantes.

    Ces étapes concernent l’élimination de la lignine. Cette molécule, contenue en grande quantité dans les arbres, a la propriété de rigidifier les plantes. L’utilisation d’arbres contenant moins de lignine faciliterait le blanchiment de la pâte à papier.

    LES OGM FACE A L’ENVIRONNEMENT

    L’amélioration des plantes par transformation génétique offre des perspectives intéressantes pour la protection de l’environnement. Elles concernent des domaines aussi divers que le remplacement des ressources pétrolières, le développement de cultures plus écologiques, la transformation non polluante des produits industriels, et la décontamination des sols pollués.

    L’utilisation des plantes transgéniques offre des perspectives intéressantes pour contribuer à la protection de la nature, de l’environnement.

    Dans le domaine agricole, les cultures résistantes aux insectes et aux champignons, ou tolérantes à certains herbicides, offrent de nouvelles solutions susceptibles de réduire l’épandage de produits phytosanitaires habituellement utilisés pour les combattre.

    En effet, l’emploi de plantes tolérantes à certains herbicides privilégie l’utilisation de produits particulièrement respectueux de l’environnement et simplifient, dans certains cas, le désherbage. De telles plantes sont obtenues par une modification génétique qui leur permet de supporter, sans aucun inconvénient, un herbicide couramment utilisé en agriculture. En présence de ce produit, toutes les mauvaises herbes périssent, laissant ainsi la plante cultivée se développer de façon optimale. De plus, ces produits sont rapidement biodégradés et ne subsistent ni dans l’eau des rivières ni dans les sols.

    Les biotechnologies sont déjà au service de l’environnement : des micro-organismes sont utilisés pour dépolluer les eaux et les sols. Les bactéries dépolluantes sont impliquées dans le nettoiement des sols d’anciennes usines à gaz, de dépôts pétroliers, de sites miniers, d’effluents domestiques ou hospitaliers.

     

     

  1. AMELIORATIONS POUR LA SANTE

 

Améliorations pour la santé humaine

Depuis toujours, les hommes utilisent les principes actifs contenus dans les plantes pour se soigner. Depuis 15 ans, les transformations génétiques interviennent dans le domaine médical.

L’insuline utilisée aujourd’hui par les diabétiques est produite par une bactérie modifiée génétiquement.

Produire des protéines pharmaceutiques issues de plantes génétiquement modifiées permettront de : Eliminer les risques de contamination

Etre moins coûteuses

Etre beaucoup plus pures

Ne pas entraîner de phénomènes de rejets

La solution plantes transgéniques pour produire des médicaments est considéré comme une voie d’avenir sûre, en terme de risque de contamination. En effet, il n’y a pas de maladie transmissible entre l’homme et la plante.

La production de plantes oléagineuses (colza, tournesol, soja), riche en acides gras insaturés, aboutira très bientôt à l’obtention d’huile de cuisine particulièrement recommandée pour la santé car elles contribuent à la prévention des maladies cardio-vasculaires.

Des études expérimentales ont montré que des colzas et des maïs transgéniques produisent une protéine (: la lipase gastrique du chien) indispensable pour traiter les malades atteints de la mucoviscidose.

De plus, des colzas toujours, mais aussi des plantes de tabacs génétiquement modifiés permettront d’obtenir de l’hémoglobine en grande quantité qui sera stockée dans leurs feuilles.

Dans la même optique, des pommes de terre et des tabacs producteurs d’albumine humaine sont en cours de développement. Les protéines sanguines obtenues sont indemnes de tout virus, et permettent d’éviter les contraintes de compatibilité liées aux groupes sanguins.

De nouveaux outils pour la médecine : les alicaments

    Le consommateur souhaite désormais que l’aliment contribue à améliorer sa santé ou à prévenir l’apparition de maladies.

    Mettre sur le marché des aliments qui soignent, il n’y a plus qu’un pas que les progrès des sciences de la nutrition permettraient de franchir. Au japon et outre atlantique, les alicaments, nutraceutiques ou pharmafoods se développent déjà.

    Les progrès considérables de la biologie et de la génétique permettent de percevoir aujourd’hui les mécanismes qui régissent les relations entre les aliments et le fonctionnement de l’organisme. Ces aliments qui présentent un effet bénéfique sur une fonction de l’organisme sont étudiés par les industries agro-alimentaires.

    L’avenir de ces produits dépend de la réglementation qui sera mise en place, car actuellement, les allégations liées à la santé sont interdites en France et dans l’Union Européenne.

    Exemple d’un projet financé par l’Union Européenne et qui a permis d’incorporer avec succès la production de la (-carotène dans le riz. Cette avancée scientifique, qui a incidemment coloré les grains de riz en jaune, permettra la prévention de carence importante en vitamine A dans les pays qui comptent le riz comme aliment de base. Mais cet antioxydant constituerait également un élément de prévention du cancer et des maladies cardiaques.

    La carence en vitamine A est un problème de santé publique dans 118 pays. Elle a des conséquences importantes en terme d’état maladif et de mortalité infantile en conduisant à une plus grande vulnérabilité face aux différentes maladies telles les infections respiratoires, la diarrhée et la rougeole.

    Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, entre 140 et 250 millions d’enfants en âge périscolaire souffrent de carence en vitamine A dans le monde (notamment en Afrique et en Asie).

    Comme il est difficile de distribuer des aliments de remplacement de manière efficace, et que la gestion en est également coûteuse, une solution de remplacement pour vaincre les carences en vitamine A serait de l’introduire directement dans le régime alimentaire, par l’intermédiaire du riz, par exemple, qui est le principal aliment de base pour environ deux milliards de personnes.

    Le "riz jaune " disponible à l’heure actuelle doit subir encore des mises au point. En utilisant des techniques de reproduction traditionnelles le trait sera transféré aux variétés aux conditions locales. Une fois que les propriétés nutritionnelles et environnementales auront été examinées avec soin, les agriculteurs d’autoconsommation auront librement accès à la semence dans les pays en voie de développement.

    Ce projet prévoit également l’introduction de la biosynthèse de la (-carotène dans les tissus dépourvus de celle-ci dans les autres récoltes (tomates...), y compris dans de nombreuses autres céréales (colzas...), le but étant de mettre au point des aliments fonctionnels en ajoutant des composés reconnus pour leur effet positif sur la santé de l’homme en raison de leurs propriétés antioxydants et leur caractéristique de provitamine A.

    Par ailleurs, la carence en fer est un problème nutritionnel majeur dans le monde actuellement : presque 3,7 milliards de personnes en souffrent (dont la majorité sont des femmes ou des enfants de moins de cinq ans dans les pays en voie de développement).

    En Afrique et en Asie, l’anémie est rendue responsable directement ou non, de 20% des décès de femmes mortes en couches.

    Chaque année, plus d’un million d’enfants meurent d’une maladie liée directement ou non à l’anémie. Les travaux en cours consistent à introduire dans le riz le gène ferrithine permettant de doubler le contenu du riz en fer.

    Des bananes modifiées génétiquement permettront de vacciner, de façon rapide et économique, une population nombreuse. Ce mode de vaccination répond aux attentes des pays en développement qui pourront facilement accéder à des vaccins contre l’hépatite B et contre les diarrhées bactériennes.

     

    Améliorations pour la santé animale

Des scientifiques cherchent à concevoir, développer et commercialiser des "plantes vaccins " pour l’industrie de la santé animale. Ceci a pour but d’améliorer la prévention des maladies et de réduire les coûts de fabrication et d’administration, notamment en ce qui concerne les vaccins pour le bétail ainsi que pour les animaux de compagnie. Ils réduiraient également le stress et les effets secondaires provoquées par les injections classiques de vaccins.

Risques potentiels sur la santé du consommateur

 

Est-il dangereux de manger des organismes génétiquement modifiés ? Les OGM ne sont autorisés qu’après des séries d’évaluations scientifiques rigoureuses et complètes.

Mais comment être sûr de l’innocuité des produits issus des OGM ?

En effet, la production à grande échelle des OGM suscite de multiples interrogations et posent quelques problèmes en santé Publique.

Les risques potentiels encourus par la population sont les suivant :

    Risques toxicologiques

    L’insertion d’un nouveau gène dans un organisme vivant peut provoquer l’expression d’un ou de plusieurs gènes inactifs à l’état normal. Cette expression induite par le transgène peut entraîner la production de toxines, ou augmenter la production de toxine produite à l’état de traces naturellement. Or, nous savons que certains toxines existent à l’état naturel et sont produites en quantité non toxique. C’est le cas de la solanine de la pomme de terre, de la tomatine de la tomate ou de l’acide érucique du colza. Ce risque même minime peut survenir et nul n’est capable d’en connaître les effets.

    Risques allergiques

L’évaluation des risques de consommation d’OGM chez l’homme reste théorique dans la mesure ou il n’existe aucun recul du fait du caractère récent de cette consommation.

Les risques allergiques sont les plus difficiles à évaluer car il n’existe pas de méthode sûre d’évaluation de ce type de risque.

Ces risques d’allergies alimentaires existent déjà en dehors des OGM, on a pu le constater récemment dans la consommation de litchi : ce fruit anodin est responsable de nombreuses allergies. Dès qu’une protéine est ingérée, elle est susceptible d’être allergène dans ces conditions il est difficile de mesurer et de prévoir la capacité allergène d’une molécule.

Des études ont été réalisées dans le but d’examiner la résistance des protéines dans le milieu gastrique. Il ressort de cette étude que la protéine est dégradée en quelques secondes. Cette dégradation au niveau gastrique est un gage de non risques d’allergénicité.

Rappelons tout d’abord comment se déclenche une réaction allergique. Elle se divise en deux phases qui sont représentées dans le document en annexe.

La première étape est la phase de contact de l’allergène avec les cellules du système immunitaire entraînant l’activation des lymphocytes B (globules blancs).

L’activation de ces lymphocytes B déclenchent la libération d’histamine et d’autres médiateurs chimiques qui sont à l’origine des manifestations de l’allergie, cette réaction constitue la phase deux.

Or, certains composants des aliments peuvent être considérer comme des allergènes, ce sont les protéines contenues dans les aliments qui sont à l’origine de ce problème.

Un gène issu d’un aliment connu pour ces propriétés allergisantes et transféré dans un autre organisme peut dans ce nouveau contexte permettre l’expression de protéines allergènes. Il faut donc surveiller les aliments connus pour leurs propriétés allergisantes et s’assurer que le transfert des gènes issus de ces aliments ne provoque pas de conséquences indésirables.

L’identification des protéines allergènes dans l’aliment peut être fait au moyen de tests spécifiques sur le sérum d’individus présentant une sensibilité à des allergènes connus. Le principe est d’éviter l’utilisation comme source de transgène des aliments ayant des propriétés allergisantes.

Un individu allergiques a comme particularité de synthétiser des anticorps de types IgE contre des substances appelées allergènes, qui sont des protéines banales (non toxiques) pour les autres individus. A chaque pénétration de l’allergène dans l’organisme sensibilisé, non seulement le patient induit davantage d’IgE spécifiques, mais celles-ci réagissent avec l’allergène responsable provoquant des manifestation sévères tels que l’asthme, l’urticaire et éventuellement un choc anaphylactique, syndrome grave qui survient notamment après ingestion de protéines alimentaires.

L’ingestion de plantes transgéniques peut donc avoir des conséquences inattendues.

Ainsi, l’ingestion de plantes transgéniques peut être mal tolérée chez le malade allergique à toute protéine introduite dans le patrimoine d’un végétal. Avant d’effectuer toute manipulation génétique en vue de modifier les constituants naturels d’un aliment, il est capital de s’assurer de l’innocuité d’un transfert génique aboutissant à la synthèse d’une molécule (protéine ou glycoprotéine) déjà identifiée comme allergène.

 

Aux Etats-Unis, une association américaine de consommateur, " Alerte aux OGM ", vient de trouver ; dans des coques de maïs pour tortillas, destinés à la chaîne de restauration rapide Taco Bell ; des traces de l’ADN d’un gène de résistance introduit dans le maïs par la société Aventis CroScience. Un maïs génétiquement modifié, baptisé StarLink, autorisé pour l’alimentation du bétail, mais pas pour l’alimentation humaine. 14 consommateurs se sont plaints de démangeaisons, nausées et autres manifestations allergiques après avoir mangé les tacos en cause. A ce jour, 44 plaintes ont été enregistrées contre StarLink.

StarLink a fait ses débuts aux Etats-Unis en 1998. Il porte le gène de résistance d’une bactérie, Bacillus thurigensis, qui sécrète des protéines toxiques pour la pyrale et rend la plante résistante à ce papillon ravageur. Dans StarLink, c’est la protéine Cry9C qui s’exprime, et c’est son code génétique qui a été retrouvé dans les produits destiné à la consommation humaine. Il semblerait de surcroît que, pour être encore plus efficace, cette protéine ait été rendue résistante à la dégradation par les enzymes spécialisées de l’appareil digestif.

Reste à savoir, si de telles protéines comportent un risque d’allergie ? Selon les scientifiques, Cry9C possède un potentiel allergénique " modéré ". D’un coté, la protéine pourrait résister à la dégradation gastrique, ce qui la rend potentiellement dangereuse ; d’un autre coté, la séquence de ses acides aminés ne ressemble à aucune de celles des allergènes connus. De plus, les experts font valoir que les allergènes sont typiquement des protéines qui constituent plus de 1% du total protéique de l’aliment en cause. Dans le cas de StarLink, la protéine Cry9C ne représente pas plus de 0.0129% des protéines, un niveau jugé " faible " pour provoquer une réponse allergique.

Aujourd’hui encore, StarLink crées de nombreuses polémiques chez les scientifiques.

Il y a deux ans, un cas d’allergie à du soja transgénique avait été rapporté. Une albumine issue de la noix du brésil avait été introduite dans le patrimoine du soja. Manque de chance il s’agissait de l’allergène majeur de la noix du brésil. Mais le fait qu’une protéine d’un OGM ne présente pas d’homologies avec un allergène connu ne permet pas d’affirmer qu’elle ne sera pas allergisante. De la même manière, les doses faibles ne sont pas une garantie d’innocuité.

A la question, faut-il s’attendre à une épidémie d’allergie avec les OGM ? Un scientifique répond : " les aliments génétiquement modifiés, ne sont ni plus ni moins dangereux que les autres pour ce qui est de la réponse allergique. Et il n’existe pas de preuve que les personnes allergiques seront plus sensibles que les personnes en bonnes santé aux protéines étrangères rencontrées dans un OGM. Par précaution, les chercheurs doivent s’assurer que ces protéines ne ressemblent pas à des allergènes connus, afin de réduire les facteurs de risque. "

Des mesures de préventions sont en cours d’élaboration. Par exemple, il a été suggéré que les aliments soient modifiés de sorte que les protéines étrangères ne soient exprimées que dans les parties de la plante qui n’entre pas dans l’alimentation, comme la tige ou la feuille.

Comment évaluer le risque d’allergie ?

Les scientifiques travaillent sur des protéines extraites de plantes connues pour provoquer une réponse allergique. Et aujourd’hui l’évaluation du risque repose sur deux éléments :

Le premier point suppose que la réponse allergique dépende uniquement d’un site de liaison de la séquence continue, comme celle de l’allergène, ce qui n’est pas forcément vrai. De plus, on ne connaît pas encore tous les allergènes.

Les techniques actuelles d’évaluation n’ont donc rien pour rassurer le consommateur.

    Risque de résistance aux antibiotiques

    La résistance aux antibiotiques représente un facteur de risque en raison des gènes bactériens de sélection utilisés lors des étapes intermédiaires de la construction et qu’on a laissés subsister dans la plante transgénique. La possibilité de transfert de gène de résistance aux antibiotiques de la plante transgénique aux bactéries peut-elle contribuer à la dissémination de la résistance aux antibiotiques chez les bactéries pathogènes pour l’homme, problème majeur actuel de santé publique ?

    L’isolement et la purification du transgène d’intérêt s’effectuent au laboratoire par clonage chez une bactérie, en général Echerichia coli. Les vecteurs de clonage bactériens comportent des caractères de résistance aux antibiotiques pour faciliter la sélection de constructions génétiques et ce sont ces gènes bactériens qui sont cotransférés, mais dans la majorité des cas, ces gènes ne s’expriment pas dans la plante transgénique (en général, ce n’est pas le cas).

    Pour survivre la présence d’antibiotiques, les bactéries ont développé divers mécanismes de résistance. Un des plus efficaces et des plus répandus dans la nature est la synthèse d’enzymes qui inactivent les antibiotiques. La production de ces enzymes est généralement due à l’acquisition de gènes en provenance d’autres bactéries, par transfert "  horizontal " c’est à dire d’une bactérie à une autre bactérie appartenant à une espèces ou un genre différent (par opposition au transfert " vertical " d’une génération à la suivante).

    Ce sont précisément certains de ces gènes qui sont utilisés lors de la construction des plantes transgéniques.

    Un des gènes les plus les plus employés lors de la modification génétique des plantes est connu sous le nom de gène de résistance à l’ampiciline, antibiotique apparenté à la pénicilline G. il s’agit du gène de structure d’une pénicillinase, détecté primitivement sur un plasmide d’entérobactérie, qui permet la synthèse d’une enzyme capable de dégrader très efficacement les pénicillines. Ce gène confère la résistance à l’une des classes d’antibiotiques les plus utilisées en thérapeutiques humaines notamment chez les entérobactéries responsables d’infections nosocomiales.

    Dans le maïs récemment autorisé à la culture en France. Il est placé sous le contrôle d’un promoteur bactérien et donc ne s’exprime pas chez la plante, confirmant ainsi son inutilité.

    D’autre gènes bactériens ont été utilisés pour la modification génétique des plantes et proviennent, tout comme le gène de résistance à l’ampicilline de bacilles à Gram négatif.

    En fait, le risque potentiel principal de la présence de gènes de résistance dans les plantes modifiées génétiquement est la contribution à la dissémination de la résistance aux antibiotiques chez les bactéries pathogènes pour l’home et les animaux.

    En réalité, le transfert horizontal de gènes de plantes aux bactéries, s’il est possible, n’a pas encore pu être révélé dans la nature mais la question reste posée sur la propagation à grande échelle des gènes de résistance dans la nature, favorisant leur dissémination et leur évolution, par accumulation de mutations vers la résistance aux antibiotiques récents.

    Les risques pour l’environnement.

Depuis plusieurs années maintenant, des plantes transgéniques sont disséminées massivement en Amérique du Nord et ce, depuis la commercialisation aux Etats-Unis de la première tomate transgénique en 1994.L’Europe, quant à elle, a choisi d’appliquer le principe de précaution, c’est-à-dire d’évaluer les risques potentiels de cette nouvelle méthode de création variétale qu’est la transgénèse, avant toute exploitation à grande échelle. Il importe pour elle de connaître les risques sur l’environnement et sur le consommateur et, de les maîtriser.

Mais, il nous faut préciser que l’évaluation des risques reste théorique dans la mesure où il n’existe aucun recul du fait du caractère récent de l’utilisation des OGM.

 

 

Transmission par pollinisation et croisements intervariétaux.

Chez les végétaux, les flux des gènes s’opèrent par croisements sexuels. Le vecteur privilégié de cette dissémination est le pollen. Celui-ci est transporté soit par le vent, soit par les insectes pollinisateurs. Cette transmission peut être réalisée soit entre des plantes de la même espèce, soit vers des espèces sauvages apparentées ( les mauvaises herbes). Mais, ce flux de gènes varie selon les espèces et l’écosystème concerné. Ainsi , l’équipe de l’INRA a décidé de réaliser des études au cas par cas. Elle a mis au point des modalités de suivi des cultures transgéniques sur trois expérimentations localisées à différents endroits (Chalons sur Marne, Dijon, Toulouse). Le but de cette équipe était de mesurer la fréquence des échanges de gènes au sein des populations cultivées et des mauvaises herbes.

Pour chaque espèce étudiée (colza, betterave, maïs), les chercheurs de l’INRA ont semés, sur des parcelles identifiées, plusieurs variétés résistantes aux herbicides ainsi que des espèces apparentées en bordure de parcelle. Ensuite, ils ont mesuré le nombre de simple, double ou triple résistance sur l’espèce incriminée et les espèces apparentées à différentes distances. Ils ont obtenus les résultats suivants :

A propos des risques de la dissémination de transgènes à une espèce sauvage apparentée, pour que cela puisse avoir lieu, il faudrait :

Apparition d’insectes résistants aux plantes transgéniques.

A l’heure actuelle, le principal ravageur du maïs en France, la pyrale (Lépidoptère Ostrinia nubilalis), est menacé par les cultures transgèniques qui permettent d’évincer cet insecte sans traitement chimique. Ce sont des firmes privées (Novartis, Monsanto …) qui ont créé de nouvelles variétés de maïs capable de produire dans leurs tissus la toxine active contre cette pyrale (toxine Cry 1 Ab de Bacillus Thurengiensis (Bt)).

Cette nouvelle méthode présente de nombreux avantages :

Mais cette technique n’a pas que des avantages. Pourrait-elle avoir des effets non intentionnels comme, par exemple, l’apparition au cours de l’évolution des populations de pyrales insensibles à la toxine ?

Les recherches effectuées à ce sujet ont montrées qu’une sélection en condition expérimentale pendant 26 générations n’a permis pas l’obtention d’une lignée de pyrales résistantes à la toxine Bt (NB : la pyrale est capable de produire 1 à 3 générations par an selon les régions). Mais, dans certains pays où l’application de cette toxine en épandage est répétée (la Malaisie, le Japon et Hawaï), on a remarqué l’apparition d’insectes résistants à cette toxine.

Un phénomène identique pourrait donc se produire en condition naturelle avec les plantes transgéniques, sélectionnant ainsi des populations de ravageurs capables de résister à l’action de la toxine. Il convient alors d’inclure, dans les plants de production, des zones de plantes " refuges " non transgéniques dont l’objectif serait de conserver le caractère homozygote d’un éventuel gène de résistance à la toxine Bt grâce au brassage des populations d’insectes.

L’éventuel impact sur des insectes utiles " non ciblés ".

    Les insectes " non ciblés " sont ceux qui ne sont pas considérés comme ravageurs et qui peuvent même être bénéfiques pour l’environnement, d’où leur nom d’ " utile ". Ces insectes peuvent être les abeilles, les vers de terre, les coccinelles...

    Il est donc important de s’assurer que les plantes transgéniques ne soient pas toxiques vis-à-vis de ces insectes " non ciblés ".

    Des études menées à l’INRA ont permis de déterminer que les colzas transgéniques exprimant des inhibiteurs de protéases n ‘affectaient pas le comportement des abeilles car il n’y a pas d’inhibiteurs de protéases dans le nectar ni dans le pollen (NB : les inhibiteurs de protéases sont capables de perturber la digestion des coléoptères, de provoquer des retards de développement et/ ou une mortalité larvaire accrue).

    Modification des pratiques culturelles.

En cultivant des plantes transgéniques devenues résistantes à des insecticides et/ou à des herbicides, le travail de l’agriculteur devrait en principe, être simplifié. Mais, l’agriculteur doit tout d’abord veiller à la traçabilité des OGM et donc être capable de garantir aux acheteurs qu’un produit ne sera pas transgénique même s’il a été cultivé près ces cultures. Puis, il doit maîtriser les repousses pour éviter la dissémination des plantes transgéniques. De plus, l’agencement des espèces et variété dans l’espace devra être étudié afin :

Le risque de réduction de la biodiversité

Certains auteurs estiment que la diffusion de plantes transgéniques provoquerait un appauvrissement de la diversité génétique en conférant un même gène à de nombreuses espèces. D’autres, au contraire, pensent que cela peut accroître la diversité génétique en créant différentes plantes à partir de la même structure végétale.

 

Conclusion

 

C’est vraiment une vision très simplificatrice que d’associer les OGM à la " mal bouffe ". Les mutations et les croisements existent à l’état naturel depuis toujours. Ce que la biologie moderne apporte, c’est de pouvoir les contrôler et les orienter vers des besoins spécifiques, tout en gagnant beaucoup de temps.

Des millions de personnes sont capables de se mobiliser pour le Téléthon et de financer ainsi le développement d’OGM à des fins médicales !

Cela vaut donc la peine, dans le domaine alimentaire, de continuer à étudier les risques éventuels, et surtout de s’efforcer de mettre au point des produits apportant des avantages significatifs pour les consommateurs, comme cela commence d’être le cas dans les pays en voie de développement. Il faut enfin que la France évite de devenir un musée, alors que d’autres pays avancent.

De plus, comme dans toute méthodologie nouvelle, les avantages apportés par l’utilisation du Génie Génétique sont contrebalancés par les dangers potentiels. Ce phénomène était flagrant pour le maïs transgénique, car il cristallise nombre des interrogations qui animent nos sociétés modernes sur la notion de progrès, la sécurité alimentaire, l’atteinte à l’environnement, la course à la productivité, la mondialisation, l’organisation de l’expertise, la maîtrise du développemnt par les citoyens.

 

Réalisé par Aurélie Guérin, David Pointereau, Emilie Delaval,Karine Bardot, Marie-Thérèse De Sousa, Pascaline Philippe et Michaël Ozanon dans le cadre du cours de Mr TONDUSSON Olivier

 

ANNEXES

BIBLIOGRAPHIE

 

 

Sources :

L’Eurobiologiste 2000/ n°245

 

Documents internet :

http://biotechknoledge.com

http://ww2.creaweb/fr/bv/ogm.risques2.html

http://biotechknoledge.com

http://ww2.creaweb/fr/bv/ogm.risques2.html

BIOFUTUR 172 / Novembre 1997 / p44 à 49

La Cuisine Collective n°119